Le prix André-Mignault
Dès cette année, le prix André-Mignault sera décerné chaque année à un acteur important du réseau de Moisson Québec pour souligner la façon exceptionnelle dont il·elle contribue au bon déroulement, à la continuité et à la pérennité des activités de l’organisme. Il rend hommage au travail et à l’implication d’un bénévole, employé, collaborateur, intervenant ou même d’un organisme accrédité ou d’un fournisseur du réseau de Moisson Québec dans les dernières années.
En lien avec les valeurs de Moisson Québec, il veut souligner, notamment, ses réalisations pour la réduction de l’insécurité alimentaire dans la grande région de Québec, sa détermination et sa persévérance à implanter des projets ou initiatives pérennes et son leadership et son influence dans son réseau ou sa communauté.
Élaine Côté, 1re récipiendaire du prix André-Mignault
Dans le cadre des 30 ans d’Élaine Côté au sein de Moisson Québec, il était tout naturel pour l’équipe et le conseil d’administration de la nommer comme 1re récipiendaire du prix André-Mignault.
Détentrice d’un baccalauréat en service social et d’une formation de deuxième cycle en management, Élaine œuvre dans le milieu communautaire depuis 1987, d’abord à titre d’intervenante et d’organisatrice communautaire, puis comme gestionnaire. Elle travaille au sein de Moisson Québec depuis 30 ans et en assure la direction depuis plus de 26 ans.
Impliquée activement dans plusieurs comités provinciaux et régionaux, elle recherche constamment des moyens d’accroître et de diversifier les sources d’approvisionnement en denrées tout en améliorant les différents modes d’intervention. Femme de tête et de cœur, Élaine Côté a permis à Moisson Québec de se développer considérablement dans les 30 dernières années grâce à ses qualités de visionnaire et à son intégrité. Son leadership rayonne tant à Moisson Québec que dans le réseau d’aide alimentaire et dans la communauté.
Des projets pérennes
En 30 ans, Élaine a œuvré à la réalisation de plusieurs projets et initiatives pour la réduction de l’insécurité alimentaire dans la grande région de Québec, dont plusieurs sont encore actifs.
Par son travail, Moisson Québec a contribué à l’émergence de pratiques alternatives comme les jardins collectifs, les cuisines collectives et les groupes d’achat. Elle a su voir le potentiel de ces pratiques méconnues, qui dépasse largement la seule fonction de nourrir un ventre : il est possible, grâce à l’aide alimentaire, de sortir les gens de la pauvreté, de développer leur autonomie et de leur redonner confiance.
En 2006, elle fonde Moissonneurs solidaires, une terre de production maraîchère en partenariat avec Défi Jeunesse Québec afin de développer un approvisionnement en légumes frais. Aujourd’hui, la terre agricole dessert plusieurs banques alimentaires du Québec.
En 2015, Élaine Côté inscrit Moisson Québec au projet pilote du Programme de récupération en supermarchés (PRS), en collaboration avec les Banques alimentaires du Québec et les trois grandes chaînes d’alimentation du Québec. Aujourd’hui, le programme compte 68 épiceries et représente 20 % de l’approvisionnement global de Moisson Québec.
En mars 2021, les demandes d’aide alimentaire doublent dans la grande région de Québec suite à l’annonce des mesures sanitaires, passant de 35 000 à 70 000 par mois. Élaine Côté met rapidement en place des solutions pour assurer la continuité des services du réseau de Moisson Québec malgré le déséquilibre de la chaîne d’approvisionnement, les imprévus liés aux bénévoles et la fermeture de plusieurs organismes. D’autant plus, elle s’assure de supporter les intervenants en produisant 9 000 Paniers de Noël, projet qui sera répété en 2021 et 2022.
La force du réseau
En 1997, Moisson Québec devient la plaque tournante et le gestionnaire du partage des denrées du réseau régional et provincial vers l’est du Québec. Dans les 30 dernières années, Élaine et son équipe ont collaboré à plusieurs recherches, ont participé à des comités aviseurs et ont développé de fortes relations avec plusieurs communautés et regroupements.
Élaine siègera pendant presque toute sa carrière sur le conseil d’administration des Banques alimentaires du Québec, sur le comité exécutif et sur le comité permanent de partage national provincial. À un niveau provincial et national, on reconnait son expertise en matière de sécurité alimentaire, de concertation entre organismes et de formation à l’intervention en contexte de pauvreté.
Un leadership engagé
L’impact des actions d’Élaine sur les résultats de Moisson Québec est dominant et déterminant. Elle est aujourd’hui responsable d’un budget de fonctionnement de plus de 3 millions de dollars. Pour atteindre les objectifs de l’organisme, elle a su s’entourer d’une équipe solide qui compte 18 employés à temps plein, 11 administrateurs au conseil d’administration, 150 bénévoles réguliers et plus de 1 000 bénévoles occasionnels.
Au-delà de ses réalisations professionnelles, qui ont fait évoluer Moisson Québec, et chaque employé, Élaine est une personne de cœur. Elle sait reconnaître les personnes dont elle veut s’entourer et a offert beaucoup de chances à des personnes dont elle a su reconnaître le potentiel. Femme de vision, les obstacles deviennent pour elle des tremplins pour faire connaître, tant à son équipe qu’à l’organisme, l’accomplissement de nouveaux défis et de nouvelles réalisations.
Déterminée à ne pas baisser les bras dans la lutte à la pauvreté, Élaine Côté a su mettre ses énergies pour convaincre les gens de tous les milieux que notre société serait gagnante à réaliser une vraie répartition des richesses collectives. Moisson Québec porte aujourd’hui les valeurs chères à Élaine Côté, et à monsieur Mignault, : le partage, l’équité et le respect.
Qui était André Mignault ?
En 1987, André Mignault et Louise Précourt inaugurent Moisson Québec pour répondre à des problèmes que l’on croyait temporaires. Ils constatent rapidement qu’il n’y avait pas seulement un besoin, mais une urgence. Encore aujourd’hui, Moisson Québec répond à des demandes d’aide alimentaire sans cesse croissantes.
André Mignault était un homme d’affaire qui a passé sa vie à faire prospérer des entreprises. En 1982, il cherche un projet de retraite. Déjà préoccupé par les problèmes de pauvreté, il découvre l’organisme new-yorkais City Harvest, puis Moisson Montréal. Il constate qu’une telle offre n’existe pas dans sa région, Québec : son projet est né.
« Il faut se rendre compte que ça coûte plus cher à la société de tolérer la pauvreté que de la combattre. Tout le monde doit s’impliquer davantage. On créera de la richesse en combattant la pauvreté. » – André Mignault